LA COMPARAISON
La comparaison rapproche deux éléments, (mots .ou groupes de mots), grâce à un outil grammatical, afin de mettre en évidence une caractéristique qui leur est commune.
· Quand le ciel est bas et lourd pèse comme un couvercle
comparé outil de comparaison. comparant
L’outil de comparaison peut être: 1 .Une conjonction: comme. 2.Une locution conjonctive: de même que, ainsi que, aussi, plus, moins [...] que. 3 .Un adjectif: semblable à, tel (que), pareil à. 4.Un verbe: ressembler à, avoir l’air de, faire penser à.
EXERCICES :
1. Soulignez l’outil de comparaison et précisez sa nature grammaticale.
Son regard est pareil au regard des statues. (Verlaine) : adjectif
1. Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre... (Baudelaire)
2 Les Sages quelquefois, ainsi que l’Écrevisse marchent à reculons, tournent le dos au port. (La Fontaine)
3. L’horizon semble un rêve éblouissant où nage l’écaille de la mer, la plume du nuage. ( Hugo )
4. Tel père, tel fils ( Proverbe )
Corrigé.
1. Comme = conjonction ; 2. ainsi que = locution conjonctive ; 3. semble = verbe ; 4. tel = adjectif.
2. Même exercice
1. Loup : quadrupède sauvage et carnassier qui ressemble à un grand chien.(Dictionnaire Encyclopédique Ouillet )
2. Le navire roulait sous un ciel sans nuages
Comme un ange enivré du soleil radieux. (Baudelaire)
3. Ô Dieu! Le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d’une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l’ouragan noir
Comme les tourbillons d’étincelles de l’âtre... (Hugo) : ,
4. Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer... (Baudelaire)
Corrigé.
1. Ressemble à = verbe ; 2. comme = conjonction ; 3. comme = conjonction ; fait le bruit = verbe ; comme = conjonction ; 4. semblable à = adjectif.
3. Dans chacune des phrases de l’exercice 1, identifiez le comparé et le comparant. Écrivez-les dans la colonne qui convient.
Comparé Comparant
1. ………………………….. ..................................... 2 ……………………………. ........................................
3. ……………………………… .......................................
4. ………………………………. ………………………………
Corrigé.
Comparé Comparant
1. je rêve de pierre
2. les sages d'autrefois l'Écrevisse
4. père fils
4. Même exercice pour les phrases de l’exercice 2.
Comparé Comparant
1. ……………………………… ……………………………
2. ……………………………… ………………………………
3. ………………………………
……………………………
4. ………………………………………. …………………………….
Corrigé.
Comparé Comparant
1. loup grand chien
2. navire ange
3. vent soufflet de forge
- côte - enclume
- constellations - étincelles
4. Poète prince des nuées
2. La comparaison 2.
Une comparaison peut rapprocher des éléments concrets et des éléments abstraits .
Et moi , je suis semblable à la feuille flétrie ….. ( Lamartine )
Ici , une notion abstraite , ( le moi , la personnalité du poète ) , est comparée à une réalité concrète (la feuille flétrie )
La musique souvent me prend comme une mer ! ( Baudelaire )
Ici deux éléments concrets sont comparés .
Une comparaison peut servir à porter un jugement . Celui- ci peut être dévalorisant , ou valorisant .
Sa conversation était plate comme un trottoir de rue ….( Flaubert ). Comparaison dévalorisante .
Toute sa gentille personne sentait frais comme un bouquet ( Flaubert ) . Comparaison valorisante.
Une comparaison peut retenir l’attention par son aspect original . Ton souvenir en moi luit commun ostensoir ! ( Baudelaire )
A l’inverse , certaines comparaisons sont devenues banales du fait d’une utilisation trop fréquente .
Elles ne traduisent plus aucune recherche stylistique . On les appelle des clichés . Exemples : Etre blanc comme un linge , bavard comme une pie .
Exercices :
5. Soulignez le comparé, encadrez le comparant et indiquez s’ils appartiennent à l’abstrait ou au concret .
Laissons aboyer la conscience humaine , comme un chien qui s’agite et qui tire sa chaîne . ( Hugo ) .
Et je m’en vais / Au vent mauvais / qui m’emporte / De ça , de là , pareil à la / Feuille morte . ( Verlaine )
Les colibris sont proches des martinets . ( Larousse 82 ) .
Corrigé.
Comparé Comparant
1. conscience humaine (abstrait) un chien (concret)
2. les colibris (concret) les martinets (concret)
3. ma jeunesse (abstrait) essaim d'oiseaux (concret)
4. je (abstrait) la feuille morte (concret)
6. Indiquez si les comparaisons suivantes valorisent + ou déprécient - le comparé :
Nos émotions sont dans nos mots comme des oiseaux empaillés. ( Montherlant ) . -
1. J’étais froid comme les marbres. ( Hugo ).
2. Le duvet de ses flancs est pareil / A des neiges d’avril qui croulent au soleil. ( Sully Prudhomme ) .
Corrigé.
1.=(-); 2.=(+)
7. Même exercice.
1. Dans la brume grise, les gratte- ciel devenus blanchâtres se dressent comme de gigantesques sépulcres d’une ville morte. ( Camus )
2. Elle ressemblait aux femmes des livres romantiques. ( Flaubert ) .
3. Avec ses vêtements ondoyants et nacrés / Même quand elle marche, on croirait qu’elle danse…
( Baudelaire ) .
Corrigé.
1. = (-) ; 2.=(+) ; 3.=(+)
3. La comparaison filée.
Lorsqu'une comparaison est suivie de plusieurs termes appartenant au même réseau lexical que le comparant, on dit que la comparaison est filée.
A l’intérieur ( du magasin ) , c’était comme un champ de bataille encore chaud du massacre des tissus . Les vendeurs , harassés de fatigue, campaient parmi la débâcle de leurs casiers et de leurs comptoirs.( Zola )
Zola file la comparaison du magasin avec un champ de bataille, en utilisant plusieurs mots qui appartiennent tous au lexique militaire.
Exercices :
8. Entourez le comparant initial et soulignez les termes appartenant au même champ lexical.
1. La Tour Fendue, dont je voyais l'intérieur, m'apparaissait comme une immense tête de mort. Je distinguais les fosses nasales, la voûte du palais, la double arcade sourcilière, le creux profond et terrible des yeux éteints. (Hugo)
2. Leurs déclamations sont comme des épées.
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant.
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang. (Musset)
Corrigé.
1. Comparant initial = une tête de mort
Termes soulignés = fosses nasales, voûte du palais, double arcade sourcilière, le creux des yeux éteints.
2. Comparant initial = des épées
Termes soulignés = elles tracent [...] un cercle, quelque goutte de sang.
9. Même exercice.
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui de ces percepteurs méprisant les courbettes
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égailler, ni gibier, ni faucon.
Ni son peuple mourant en face du balcon. ( Baudelaire )
Corrigé.
1. Comparant initial = le roi
Termes soulignés = (champ lexical de la royauté) riche, ses précepteurs, courbettes, ses chiens, gibier, faucon, son peuple, le balcon.